Ce système d’écriture sacrée donne un exemple d’alphabet qui mélange la signification d’un dessin et sa valeur phonétique. Il connut trois types de transcription de plus en plus codifiées : le hiéroglyphique, que l’on rencontre sur les monuments, le hiératique pour une écriture plus rapide et enfin le démotique, en usage chez les scribes utilisant du papyrus. Les outils de ces professionnels de l’écriture variaient en fonction du support employé allant du burin de bronze entamant la pierre, au pinceau et au  calame fabriqués à partir des végétaux (papyrus et roseau) poussant au bord du Nil. Ces derniers instruments venaient équiper la palette du scribe dans laquelle des alvéoles permettaient de disposer les matières solides servant à fabriquer l’encre avec de l’eau contenue dans un godet. Palette, godet et calame composent le hiéroglyphe signifiant « scribe ».   C’était le dieu Thot qui régnait sur le monde de l’écriture et sur l’élite sociale formée par ceux qui savaient transcrire les messages en provenance des dieux, puis qui avaient reçu la mission de mettre en forme les décisions des pharaons et les actes de leur administration.

L’écriture égyptienne se caractérise par un matériel spécifique , apanage des scribes : le calame (1) taillé dans le roseau , le pinceau (2) , souvent tige végétale à l’embout haché, la palette (3) pour contenir les instruments et poudres solides, le papyrus (4) fabriqué à partir de fines lamelles entrecroisées de tiges de la plante qui lui a donné son nom, le lissoir (5) outil utilisé pour rendre la surface du support plus homogène, le fragment d’éclat de calcaire (6) ou de poterie pour servir de brouillon (les Grecs le dénommeront plus tard « ostracon »), le burin de bronze pour graver les textes hiéroglyphiques sur la pierre – le grés rose (7) ou le schiste vert (8) . Enfin, une tablette de bois (9) sur laquelle les élèves pouvaient s’entraîner en trempant leurs pinceaux dans le godet d’eau(10) pour diluer les encres solides noire ou rouge contenues dans les encriers (11).