Une autre révolution dans le domaine de l’écriture, eut lieu d’abord en occident puis dans le monde entier avec la confection de la plume métallique qui mit quelques temps à supplanter la plume d’oie, mais qui permit une avancée significative dans la démocratisation de l’enseignement de l’écriture. Le bec de la plume d’oie nécessitait un entretien constant et une bonne maîtrise de sa tenue pour produire un travail correct, autant d’éléments qui freinaient son emploi de façon massive auprès d’une population vis-à-vis de laquelle l’écriture et la lecture représentaient les enseignements préalables à l’acquisition de connaissances permettant une meilleure évolution dans l’échelle sociale. Au contraire, les écoliers munis de la plume d’acier, apprirent à faire pleins et déliés en faveur d’une écriture quasi universelle. D’abord cylindrique pour ressembler au penne du volatile, la plume métallique, anglaise au début de sa fabrication, s’allégea et prit de multiples formes en variant la découpe, l’estampage pour produire des milliers de modèles. Compléments indispensables, les essuie-plumes, les systèmes d’encriers à pompe, à bascule, à siphon s’offrirent au plaisir de l’utilisateur. En France, Jules Ferry avait trouvé le moyen de faire appliquer la loi sur l’enseignement primaire, longtemps rejetée par une opposition désireuse de ne rien modifier dans le processus de formation des enfants.
Le XIXe siècle apporta un changement fondamental dans l’écriture par l’introduction des plumes métalliques industrialisées(4), distribuées dans des boîtes de carton aux décors polychromes (6). Le temps de la plume d’oie(1) était compté malgré une résistance du fait de l’emploi de segments de plume d’oie,(2) obtenus grâce aux taille-plumes mécaniques(19). Les premières plumes métalliques copies de l’embout de la plume d’oie, furent tubulaires(3). Les suivantes utilisèrent moins d’acier par l’introduction de la presse à balancier et engendrèrent des porte-plumes aux formes et aux matières diversifiées(5) et systématisèrent l’emploi de l’essuie-plume(10) confectionné avec une touffe de crin de queue de cheval. Le crayon prenait sa forme classique(7) et était doté d’un porte-crayon(8). Pour ranger ces ustensiles, le plumier en bois ou en papier mâché décoré(13) se généralisera. L’encre, en bouteille de grès ou de verre permettait d’alimenter les encriers scolaires(11) ou les encriers de voyage(12) à fermeture hermétique. Le support à l’écrit était pour l’essentiel le papier de qualités diverses, réalisé à la cuve (16) pour ceux de luxe; le parchemin subsistait pour certains actes notariés (17). Le carnet d’ardoise factice (15), ou plus usuelle l’ardoise ceinte de bois (20), nécessitaient le recours au crayon d’ardoise puis d’argile ou au bâton de craie. Le cahier de feuilles assemblées par un fil cousu(9)permettait de mettre en application les méthodes d’écritures (18).