Au XVIIIe siècle, le besoin d’écriture dans le monde occidental allait croissant, comme si son développement correspondait au moyen d’échapper au système de gouvernances autocratiques. Les philosophes voyaient dans l’écrit, la capacité de diffuser des idées nouvelles, qu’il convenait de faire partager par le plus grand nombre. La rédaction de l’Encyclopédie cristallisa ce mode de pensées. Au niveau de l’écriture, ce fut l’apogée de la plume d’oie avec ses supports classiques : le parchemin et même le papier que les marchands du monde arabe venaient «d’emprunter» à la Chine. Les nécessaires à écrire, incorporant canivet, plume d’oie, encrier et poudre à sécher l’encre, proliférèrent. Le bec de plume, toujours très délicat à tailler, était façonné en fonction du style d’écriture recherchée : en point, épais, en biais à gauche ou à droite suivant le souhait du calligraphe. En effet, au regard des réalisations des maîtres écrivains de l’époque, faites de volutes, d’arabesques ou de dessins, la plume d’oie comme le pinceau pour les artistes arabes, faisaient surgir l’évocation du mot « calligraphie ». A coté de l’instrument du volatile, il fallait noter l’apparition du crayon à mine de graphite, d’abord l’apanage anglais puis la spécialité de Bavière en Allemagne, du fait de la présence de nombreux fabricants à Nuremberg.
C’est l’époque de l’Encyclopédie dans laquelle se développe la nécessité d’un enseignement rationnel. Si la lecture (9) et la grammaire (10) figuraient en bonne place c’était l’écriture qui avait droit à un chapitre entier avec ses recommandations quant à la plume d’oie (1) et le canivet pour la tailler (6), puis, plus adapté, le taille plume, couteau de forme courbe à l’extrémité effilé (5). Certains artisans avaient saisi l’intérêt d’un nécessaire peu encombrant, portatif. Ainsi le sieur Baradelle (4) fabriqua un tel instrument avec un succès suffisant pour que bon nombre d’objets similaires portent son nom. L’encre était distribuée par des colporteurs dans des bouteilles en grès (7) dénommée «topette» puis versée dans des encriers de faïence aux formes et décors variés (8). Le papier (3) nouveau support venu d’Orient permettait également l’utilisation du crayon de graphite (2)? d’abord à mine carrée dans un étui de bois? avec un couvercle glissant sur des rainures, appelé «coulissette», avant de revêtir la forme traditionnelle à mine cylindrique qui traversa des siècles. |