Si l’on ne peut pas à proprement parler d’écriture, il faut noter que la préhistoire ne se contente pas de fournir uniquement des fresques de dessins animaliers, d’une facture saisissante, mais propose également aux regards plus curieux, des signes tout aussi surprenants. Qu’ils soient traits, ronds, points, angles, carroyages ou ramifications de segments, qu’ils se présentent seuls ou agencés, voire organisés, qu’ils se développent sur des supports fixes ou mobiles, ces symboles disposés comme pour laisser un message, ont encore beaucoup à nous apprendre. Leur technique de réalisation fit intervenir aussi bien le doigt, la main, la bouche, le burin en silex, les poils assemblés en touffe d’un quelconque mammifère comme le bison ou le cheval, offrant dessins ou gravures qu’une pigmentation étudiée venait achever en noir, rouge, blanc ou ocre. Leur signification difficile à interpréter, leur aspects plus austères tendent à les reléguer au second plan, alors que leur présence est tout à fait révélatrice d’un signal donné, d’un renseignement à enregistrer, d’un message à méditer avant de découvrir les scènes animalières. Au fil des âges préhistoriques, on peut même noter une forme de symbolisation du dessin, comme si on se rapprochait d’une codification de l’écriture.
Les objets présentés mettent en valeur des instruments à tracer, apparemment rudimentaires, issus des ressources locales immédiates et utilisant différents modes de mise en œuvre : la pierre, en l’occurrence ici le silex(1) capable d’entamer la matière support (7); le charbon de bois (2) pour déposer une partie de sa consistance sur la paroi des grottes(5) ; le pinceau constitué de fibres végétales (3) pour faire transiter une matière extérieure, comme l’ocre (4) sur un support fixe ou mobile, tel le galet (6) . |